Sänger-Bredt Silbervogel Suborbital Bomber & Atomic Payload Suite

Le Sänger-Bredt Silbervogel, ou « Oiseau d'argent », fut l’un des projets d’ingénierie les plus audacieux de la fin des années 1930. Conçu par le couple de scientifiques allemands Eugen Sänger et Irene Bredt, ce concept de bombardier suborbital à propulsion par fusée représentait une avancée visionnaire, bien en avance sur son temps. Issu des ambitions stratégiques du Troisième Reich, le Silbervogel s’inscrivait dans le cadre du programme Amerikabomber, destiné à concevoir un appareil capable d’atteindre les États-Unis depuis l’Europe, sans ravitaillement, afin d’y effectuer des frappes à longue portée.

Contrairement aux autres projets du programme qui reposaient sur des moteurs à pistons conventionnels, le Silbervogel explorait des technologies futuristes, combinant propulsion par fusée et aérodynamique suborbitale. Son architecture reposait sur le principe du « corps portant », c’est-à-dire que la portance était générée non pas par des ailes classiques, mais par la forme même du fuselage. Ce concept, réutilisé bien plus tard dans des programmes comme le X-20 Dyna-Soar américain ou la navette spatiale, témoignait de l’incroyable modernité du projet.

Le mode opératoire prévu pour le Silbervogel était aussi spectaculaire que complexe : lancé depuis un rail de 3 km de long à l’aide d’un traîneau-fusée, l’appareil aurait atteint la vitesse de 1 930 km/h avant de déclencher son propre moteur-fusée pour grimper à une altitude stratosphérique d’environ 145 km. Une fois dans cette trajectoire suborbitale, il aurait exploité la portance générée par la densité de l’air dans la stratosphère pour effectuer une série de rebonds atmosphériques lui permettant de parcourir des distances extraordinaires, jusqu’à 24 000 km. Cette méthode de vol, révolutionnaire, permettait au Silbervogel de traverser l’Atlantique, larguer une bombe atomique ou conventionnelle sur les États-Unis, puis de continuer jusqu’en Asie, potentiellement jusqu’à un territoire allié contrôlé par l’Empire du Japon.

Cette machine de guerre n’a toutefois jamais dépassé le stade du prototype sur maquette. Trop ambitieux, technologiquement incertain et économiquement prohibitif, le projet fut abandonné. Mais il resta dans l’histoire comme l’un des premiers jalons dans le rêve de l’aviation spatiale.

Takom propose ici une maquette inédite et audacieuse à l’échelle 1:72, reconstituant avec précision les lignes futuristes du Silbervogel et accompagnée d’un set d’armement nucléaire fictif – l’Atomic Payload Suite – permettant de visualiser l’intention stratégique du programme. L’ensemble est présenté comme une édition spéciale hautement originale, destinée aux passionnés d’histoire militaire alternative, de projets spéculatifs ou de science-fiction historique.

Un kit rare et fascinant, qui ouvre une porte sur ce qu’aurait pu devenir l’aviation militaire si les rêves des ingénieurs de l’époque s’étaient réalisés.